Ernest et Célestine : doux voyage en Charabie

Ernest et Célestine sont revenus pour de nouvelles aventures. L’ours grognon et la petite souris désinvolte ont charmé toute la France. Et voilà qu’ils sont repartis pour nous refaire rêver, avec ces dessins si doux aux tons pastels réconfortants. Dans ce nouveau film, on retrouve ces deux personnages attachants. Seulement voilà, cette fois, l’heure est grave, Célestine n’a pas été très maline, comme d’habitude, elle n’en a fait qu’à sa tête. Par inadvertance, elle a cassé le violon de son gros compagnon. La solution : retourner en Charabie pour le faire réparer. Mais Ernest refuse. Célestine s’entête. Notre souris préférée parcourt un long voyage pour arriver en Charabie, un pays où la musique est un crime. Le voyage en Charabie, c’est l’histoire d’un ours brun rétablissant l’harmonie en Charabie. Bravant tous les interdits, allant contre sa propre famille, Ernest décide d’assumer sa carrière et son statut de musicien et fait triompher les mélodies avec l’aide de sa meilleure amie la souris.

On apprécie le terreau éducatif de ce film qui revendique le droit à la singularité et à la désobéissance civile.

“C’est comme ca et pas autrement !”

C’est pas comme ça et pas autrement ! Pourtant, nos héros ont décidé le contraire Ils sont prêts à en payer les conséquences ! La liberté est sacrée et notre ours n’hésitera pas à y faire un tour pour la défendre. Travail, famille, patrie ne valent rien à côté de la liberté. Sous l’apparence candide du film se cache une allusion aux pays soumis aux totalitarismes. Mais nos héros se rient du danger et se battent pour leur libertés, comme les jeunes femmes iraniennes qui se battent pour enlever leurs voiles ou les jeunes hongkongais qui se masquent pour neutraliser les processus de reconnaissance faciale. Partout où l’on se bat encore, l’espoir demeure fort. L’absurdité de la litanie du film montre aux enfants que ce qui semble évident ne l’est finalement pas tant et qu’il est parfois sain de se rebeller.

Maintenant, passons à la performance : j’ai visionné ce film avec beaucoup d’enfants qui ont bien savouré le moment. Moi, j’ai piqué du nez vers la fin, j’avoue, ce sera notre petit secret. Les policiers benêts, les longueurs et le manque de crédibilité des personnages m’ont déçue. Alors oui, je sais, ce que vous allez me dire. “C’est un film pour enfant enfin, tu as passé les 20 ans !” Mais quand même. Je vous répondrai que les meilleurs films d’animation séduisent aussi bien les enfants que les parents ! Trop de personnages ne sont pas développés, ou ne sont qu’un prétexte pour faire avancer l’intrigue. Enfin, malgré son propos inspirant, je n’ai pas réussi à m’accrocher à des images frappantes, ce qui est regrettable vu le potentiel poétique qu’avait le film. C’est regrettable : les enfants peuvent aussi comprendre les symboles et les métaphores.

Finalement, Le Voyage en Charabie, trop soucieux de se faire comprendre, manque un peu de vie et de piment. 

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